Nous vivons tous des situations difficiles ou traumatisantes liées à nos vies professionnelles, sociales ou privées. Ces situations sont souvent vécues comme des injustices de la nature ou des humains. Parfois, nous ne sommes pas fiers de nos actes et nous ressentons de la culpabilité. Lorsque ces émotions deviennent trop fortes, nous sommes perturbés, des pensées noires nous envahissent.
Nous sommes alors ouverts à toutes solutions rapides qui pourraient faire disparaitre ces sensations désagréables.
Lorsque nous ne parvenons pas à gérer notre stress, le corps s’en occupe. Doté de tout un système nécessaire pour se protéger, le corps nous oblige à stopper la machine. C’est le burn-out tant décrié!
Un constat alarmant !
Le mot stress est utilisé à toutes les sauces. On nous parle même de la maladie du siècle! Les gens sont stressants, les conflits, le travail, les déplacements, l’argent, l’avenir, la télévision, bref tout est stressant!
Depuis quelques années, je me rends dans différentes entreprises pour des missions de coaching et le fameux « bonjour ça va » auquel on répondait instinctivement‘’ ça va bien’’, n’est plus d’actualité.
Dans la majorité des cas, lorsqu’on a la chance d’avoir une bonne relation, la réponse est devenue ‘’ça va, mais un peu stressé’’.
Selon le journal la libre Belgique, le nombre de fonctionnaires belges absents en raison du burn-out a triplé en passant de 852 en 2008 à 2816 en 2013.
A qui la faute me direz-vous ? C’est la société de plus en plus rapide qui exige trop de nous. C’est la vie qui est injuste, c’est le monde qui se dégrade, c’est la crise… Oui, tout cela est en partie vrai et en réalité, ça a toujours été vrai depuis que l’être humain existe !
Nous voulons combattre le stress à tout prix ou du moins ses effets!
-
En première ligne, une armée de médecins prêts à nous prescrire un médicament pour mieux dormir et mieux appréhender nos angoisses.
-
En deuxième ligne, des psy, des thérapeutes et des coach qui peuvent nous accompagner.
-
Ensuite, des méthodes naturelles ou des disciplines exotiques aux noms les plus originaux.
-
Et enfin, nos propres recettes liées à notre histoire et notre mode de vie (sports, loisirs, passions,…)
Toutes ces pistes sont intéressantes mais les notions de combat, d’antistress ou de s’épargner du stress me dérangent énormément car, c’est un combat perdu d’avance!
Le stress est avant tout une expression naturelle de notre corps qui doit s’adapter en permanence aux changements dans notre environnement.
Feindre de l’éliminer ou de le combattre est tout simplement une illusion. La notion de le transformer et de l’utiliser me convient mieux car il est alors reconnu et accepté.
Transformer son regard sur le stress
Cet article est le fruit de ma propre exposition au stress. Comme toutes les personnes d’origines rwandaises, j’ai vécu des situations de stress intense suite au génocide des tutsis au Rwanda en 1994 ! Alors âgé de 24 ans et doté d’une chevelure abondante, j’ai attrapé ma calvitie en 5 mois, j’ai perdu 5 kg et j’ai bataillé tant bien que mal pour garder la tête hors de l’eau !
N’ayant pas de bourse pour mes études, je devais combiner de petits boulot de coiffeur, de nettoyage de cafés, téléphoniste ou peintre de bâtiments avec des études commerciales.
Inutile de vous dire que les notions d’essaies, erreurs étaient devenus un art. Sans le sous, sans famille, j’avais la chance d’avoir de bons amis. Dans ces moments où le moral est au plus bas, j’avais l’habitude de chantonner ces quelques mots :
Ma faiblesse, c’est ma force, ma faiblesse, c’est ma force…il y a une solution mais je ne la vois pas encore, elle me cherche, elle me trouvera.
Je n’avais pas lu ces mots quelque part ou du moins, je ne m’en souviens plus. Ce qui est étonnant, c’est que j’ai fini par y croire et jusqu’à ce jour, j’utilise encore ces mots magiques et tant d’autres lorsque je me retrouve dans des situations ingérables.
Tout au long de ces 20 dernières années, j’ai appris à laisser l’anxiété et l’angoisse me traverser et me transformer! Sans lutter contre les évènements et en les utilisant, j’ai appris à m’en faire des amis.
Alors, tu n’es jamais stressé me direz-vous ? Oh, non, je n’arrête pas de m’en faire ! Pour ma famille, mes finances, ma santé et tant d’autres choses. J’aime particulièrement, mon côté parano qui peut dramatiser une situation mais j’ai appris à vérifier ce que je crois être vrai par rapport aux évènements et je n’arrête pas de rire de mes petits défauts.
Prenons un peu de recul
Cherchez autour de vous, un homme ou femme qui vous a inspiré par son histoire. Vous trouverez que toutes ces personnes sont passés par des moments de frustrations ou de traumatismes importants et la seule différence, c’est qu’elles ont transformé ces moments d’angoisses et les ont utilisé pour réussir dans leurs projets.
”Nous serions transformés si nous avions le courage d’être ce que nous sommes” M. Yourcenar
En réapprenant à prendre du recul et surtout à nous focaliser sur un problème à la fois, nous pouvons retrouver et réactiver cette fonction inhérente à notre système de protection interne.
Ce réapprentissage exigeant peut être long en fonction de nos habitudes, nos schémas de pensées négatives ou notre entourage. Il ne s’agit pas de combattre contre soi ou contre les évènements ! Il s’agit d’apprendre à accélérer notre capacité d’acceptation de notre réalité au quotidien
Rappelez vous ces moments ou vous vous êtes acharné contre une situation pour qu’elle ne se déroule pas. Vous étiez tellement concentré sur ce que vous ne vouliez pas qu’elle a fini par se produire. Et si ce n’est pas le cas, le simple fait de vous en parler aujourd’hui vous angoisse encore alors que des années se sont écoulées.
La souffrance est un correctif qui met en lumière la leçon que nous n’aurions pas comprise par d’autres moyens et elle ne peut jamais être éliminée, tant que cette leçon n’a pas été apprise. Bach Edward
Face au stress, le vrai combat, c’est de l’accepter et de le transformer par des actes pour continuer à apprendre de la vie.
Et comment faire pour le transformer ?
Dans mon prochain bulletin, je vous parlerai de ma méthode: 4 étapes pour transformer son stress au quotidien mais avant cela, j’aimerais avoir votre avis sur ces deux questions.
-
Etes-vous parvenus à gagner contre votre stress?
-
Croyez vous que l’on puisse le transformer pour l’utiliser à notre avantage ?Images :Disenoterapia, Alice Popkorn
Anthony
22 septembre 2014 at 11h51
Excellent article, auquel j’adhère entièrement !
Ton approche fait écho à la philosophie Zen,
qui encourage à ne faire qu’un avec sa “douleur” (le stress ou autre),
à l’accueillir et lui laisser toute la place…
Absurde, diront la plupart des gens ?
Pas tant que ça… Est-ce plus efficace de “mettre un mouchoir” dessus
ou d’essayer de la cadenasser ? Elle vous hantera de l’intérieur,
et trouvera un autre moyen de s’exprimer, le plus souvent physiquement.
Nos émotions dites “négatives” sont en fait des signaux d’alarme
à notre service, qui retentissent dans le but de nous protéger
et nous indiquer qu’on fait fausse route.
Savoir les accueillir et les écouter,
en les remerciant de faire si bien leur travail,
voilà déjà comment cesser rapidement d’en souffrir
puisqu’on n’est plus dans une guerre stérile… contre soi-même !
Je connais et pratique pour ma part une technique qui s’appelle l’EFT.
Redoutablement efficace, sans aucun danger et à la portée de tous !
Cette page en explique le principe:
http://www.webmaster66.fr/toweb/ccf66/se-liberer-de-nos-souffrances-emotionnelles.html
“Don’t worry, be happy”
comme le chantait Bobby McFerrin en 1988 😉
renata
26 septembre 2014 at 19h46
Merci pour ce beau temoignage Norbert.
Tu m’as fait penser à un livre que j’ai lu quand j’étais encore “jeune” et sans soucis : “Découvrir un sens à sa vie” de Victor Frankeln, qui nous y raconte comment il a survecu dans son camp de concentration.
J’ai hate de voir tes 4 étapes pour combattre le stress au quotidien…
A bientôt
renata